Texte tiré du livre 'Historique de la chapelle Saint Roch d'Hergnies'
L'association des Amis de Saint
Roch d'Hergnies, grâce à Mme Chantal Beun, a voulu réaliser des festivités
dignes pour se souvenir du remerciement des habitants d'Hergnies envers Saint
Roch. Depuis plusieurs années, notre trésorière souhaitait faire venir une
troupe de Decazeville.
Marie Pascal, créatrice du son,
lumière et gestes "Le chemin de Roch", avait été contactée par
Chantal depuis 1992, afin que la troupe puisse venir faire ce spectacle à
Hergnies. Tout put se concrétiser pour le 150e anniversaire, le
groupe viendrait.
En septembre 1998, le projet fut
présenté lors de l'assemblée générale et, après quelques hésitations, fut
accepté. Certes le problème financier restait l'obstacle majeur. Il fut décidé
également de réaliser un rallye vélo afin de découvrir notre patrimoine local
et ainsi pouvoir récolter déjà des fonds pour financer le "son, lumière et
gestes"...
...Chantal Beun prit son bâton de
pèlerin et alla de porte en porte, en demandant des dons aux hergnisiens. Dans
tous les cas, elle fut bien reçue et les dons furent conséquents. Chantal
travailla aussi, avec l'aide du Parc naturel régional Scarpe Escaut, à
l'élaboration d'une brochure sur le recensement de toutes les chapelles Saint
Roch dans le Parc naturel régional. Quant au président, il fit tous les
courriers administratifs nécessaires pour les autorisations, les demandes de
subventions. M. Schneider, maire d'Hergnies, nous a aidés à la rédaction des
demandes de subventions. Malheureusement, les seules subventions accordées
furent celles de la mairie d'Hergnies ainsi que celles de la paroisse. Il
fallait maintenant compter sur le rallye vélo et sur les dons lors des
représentations. Le rallye vélo eut lieu le 2 mai 1999 et nous permis de
rentrer dans nos frais. Peu de personnes se présentèrent ce jour-là, mais le
rallye fut un grand moment de rencontre et de redécouverte des environs
d'Hergnies dans le pays de Condé.
Quelques jours avant les
cérémonies du 150ème , il fallait préparer l'accueil de la troupe de
Decazeville. De nombreux bénévoles se joignirent à l'association pour réserver
un très bon accueil aux soixante bénévoles du Sud-Ouest de la France.
L'association devaient se charger de les nourrir au petit déjeuner et au dîner
et Emmaüs le midi. Le mercredi 18 août, la télévision "France 3" vint
faire un reportage sur la dévotion pour Saint Roch et sur l'historique de la
chapelle. Le Président de l'association H. Seguet et M. André Marlier furent
interviewés. Le reportage passa à la télévision le samedi soir.
Quelques personnes s'occupant de
l'éclairage et de la sonorisation arrivèrent le jeudi 19 août pour préparer le
"son, lumière et gestes" en installant les décors et tout le
nécessaire pour la réussite du spectacle. Ils furent hébergés chez quelques
habitants d'Hergnies.
M. Vercaigne, conseiller municipal, s'est
fortement investi pour que les festivités soient réussies par son aide
précieuse et qui a consacré beaucoup de son temps. Les services techniques et
l'association Hergnies Emploi Solidarité ont, quant à eux, monté chapiteaux,
estrades, transporté des chaises… L'église a été nettoyée, cirée et les vitraux
furent recouverts afin que l'église soit sombre pour que le spectacle
"son, lumière et gestes" soit réussi.
La troupe arriva le vendredi matin, déjeuna et allèrent porter leurs bagages à la salle omnisports d'Hergnies, prêtée généreusement par la mairie d'Hergnies. dans l'après-midi, eut lieu la répétition dans l'église et il y eut quelques enfants du village qui se joignirent à la troupe pour participer au chemin de Roch. La statue de Saint Roch fut amenée à l'église pour y être installée sur son brancard et en fin d'après-midi, Saint Roch fut fleuri comme chaque année.
Le samedi à 15 h
00, la première représentation de la vie de Roch eut lieu dans l'église Saint
Amand d'Hergnies rénovée. La foule fut nombreuse et emplit environ les trois quarts
de l'église. Le président de l'association présenta le spectacle en donnant
quelques recommandations. Pendant deux heures, la vie de Roch de Montpellier
fut retracée et invitait chacun de nous à se mettre en chemin sur les pas du
saint guérisseur. Un bébé d'Hergnies, né durant l'année, joua le rôle de Roch
nourrisson. Quelques enfants du pays participèrent comme figurant ou acteur
lors de la représentation.

Les acteurs jouèrent avec tant de convictions qu'on ne
pouvait pas rester insensible à ce merveilleux spectacle. La statue de Notre
Dame du Sourire fut installée dans le chœur de l'église et joua aussi un rôle :
celui de Notre Dame des Tables. Mise en valeur par un décor somptueux et un
éclairage judicieux, Notre Dame du Sourire fut si resplendissante et d'une si
belle beauté que pour les hergnisiens, Elle apparut comme personne ne l'avait
jamais vue. A la fin de la représentation, le public a applaudi et s'est levé
pour féliciter la troupe de Decazeville.

Le soir, la
représentation eut le même succès et le public était encore plus nombreux que
l'après-midi et à la fin du spectacle, la foule applaudit et se leva pour faire
une ovation à ce chemin de Roch joué avec tant de ferveur et de conviction. M.
le maire fut présent et fut tout aussi enthousiasmé que la foule. Il faut dire
aussi que l'église avait revêtue sa plus belle parure par cette couleur ivoire
qui recouvrait désormais les murs du sanctuaire, et mettait le "son,
lumière et gestes" en valeur.
Les hergnisiens furent eux-mêmes émerveillés
de voir notre église si magnifique, si accueillante. Jamais l'église d'Hergnies
fut aussi belle, mémoire d'hergnisiens !. M. le curé de Bonsecours vint à la
représentation et découvrir, comme il me le dit, la vie de Roch de Montpellier.
Le dimanche 22 août, commencèrent
les cérémonies en l'honneur de saint Roch. A 10 h 30, en l'église Saint Amand
d'Hergnies, eut lieu une conférence sur les saints guérisseurs de Picardie
donnée par M. Jean Louis Dubart. Une quarantaine de personnes fut présente et
écouta avec beaucoup d'intéressements. Une soixantaine de diapositives fut
présentée nous faisant découvrir les différents saints thaumaturges de Picardie
et de Belgique ainsi que leur invocations.

A 16 h 00, eut lieu la messe en l'honneur de Saint
Roch pour la famille Pouille-Défernez et pour le Père Fabien Carlier. L'église
était comble, si bien que le premier magistrat de la ville, ainsi que sa femme
durent s'installer dans le fond de l'église. Jamais l'église d'Hergnies ne fut
aussi remplie pour les cérémonies en l'honneur de Saint Roch. L'abbé Leclercq,
curé d'Hergnies, célébra la messe. Puis la procession se forma pour se diriger
au son des cantiques. et des prières vers la chapelle Sainte Anne, au son des trois cloches de l'église d'Hergnies.
De nombreuses bannières ouvraient le cortège, ainsi que la relique de Saint Roch prêtée par le carmel de Douai qui fut portée précieusement par M. André Marlier. Sur le parcours de la procession, des personnes avaient mis soit des roses sur le trottoir, ou avaient confectionné des petits autels sur les rebords des fenêtres avec de nombreuses statues. Le cortège s'arrêta à la chapelle Sainte Anne où cantiques et prières s'élevèrent vers la statue de la mère de la Vierge Marie. Puis la procession reprit sa marche et quatre nouveaux porteurs issus de la troupe de Decazeville portèrent la statue de Saint Roch. Le cortège passa par le monument aux morts (changement de porteurs), lieu où s'élevait autrefois l'ancienne chapelle sainte Anne et démolie en 1906 et il y eut un reposoir à la chapelle Notre dame de Lourdes, rue Louis Hellin.

La procession
se dirigea vers la chapelle, entièrement repeinte par l'association Hergnies
Emploi Solidarité,. Dans la pâture, une foule importante attendait l'arrivée de
la statue de Saint Roch. Les quatre porteurs de Decazeville eurent l'honneur de
ramener notre saint guérisseur vers sa demeure. La statue fut déposée à côté
des pains de Saint Roch.
Ce fut le temps des discours, à
commencer par le président de l'association qui remit à Mme Marie Pascal,
responsable de la troupe, une statue de Notre Dame du Bon Accueil, pour les
remercier de s'être déplacée jusqu'à Hergnies (865 km séparent Hergnies de
Decazeville), mais également une photo de Saint Roch et enfin un pain béni de
Saint Roch pour toute la troupe. Prières et litanies furent récitées avec
beaucoup de ferveur par les pèlerins. Puis dans son intervention très
chaleureuse, M. Jacques Schneider prit la parole. Il rapprocha la vie de Roch
de Montpellier à celle des sauveteurs libérant des décombres du terrible
tremblement de terre survenue quelques jours plus tôt en Turquie et dit une
phrase qui restera marqué dans nos cœurs "Notre société civile compte
encore de nombreux saint Roch, ce qui reste très encourageant". Il
remercia également la troupe de s'être dérangée jusqu'à Hergnies, terre du bon
accueil (comme l'ont souligné les membres de la troupe de Decazeville).
A l'intérieur
de la chapelle, la relique put être vénérée et une foule importante allait
faire leurs dévotions. Nombreux furent ceux qui vinrent avec des prières, soit
de guérison, de protection contre les maladies, d'unité familiale, pour les
proches qui n'ont pu venir… Les pèlerins se succédèrent pendant une heure pour
vénérer la statue ou la relique. Certains remplirent le livre d'or ; les
messages étaient toujours les mêmes : guérison, protection, message de
sympathie… De nombreux cierges furent déposés près de l'autel soit sur le
bougeoir ou à même le sol. On vit même des chiens qui furent mis sous la
protection de Saint Roch.
Dans la pâture transformée pour
l'occasion en lieu de rencontres et de prières, la foule put écouter la chorale
"A Cœur Gai" dirigée par M. Biesbrouck Jean, qui interpréta de nombreux morceaux de
musique instrumentale, puis vint le tour de la jeune fanfare d'Hergnies.
Tout comme en 1849, " Un soleil à demi
voilé, dans un ciel pur toutefois, laissait tomber sur le cortège cette lumière
douce qui donnait à tous les objets une teinte des plus agréable", il y
eut à la fin des cérémonies, à le même temps qu'il y a 150 ans. Je crois que
nous avons pu fêter avec dignité et souvenir ce 150ème anniversaire,
la foule fut nombreuse, peut-être pas autant qu'en 1849, mais nous sommes à la
fin du XXème siècle, époque d'égocentrisme et de matérialisme, mais
il faut penser que notre futur ne pourra qu'exister qu'avec notre passé.
Vers 21 h 00, eut lieu la dernière
représentation de la vie de Roch, une fois de plus, l'église fut remplie encore
plus que les deux représentations précédentes. Le président de l'association
présenta une dernière fois la troupe de Decazeville et le message qui y était
donné. La foule applaudit ce discours et le son, lumière et gestes remporta un
immense succès. A la fin du spectacle, Chantal Beun reçut une ovation
triomphale pour son opiniâtreté à décider la troupe de Decazeville à venir dans
le Nord de la France. Une fois de plus, on vit des personnes ayant larme à
l'œil, tant cette représentation ne pouvait pas laisser indifférent le
spectateur. Saint Roch a vraiment été vénéré avec beaucoup de ferveur et, comme
en 1849, qu'Il protège notre ville d'Hergnies, qu'Il nous épargne de tout
fléau.


Le lundi 23 août, la troupe de
Decazeville prit le chemin de la Belgique pour visiter la ville de Bruges. Ce
fut pour le président de l'association, le moment de d'aller saluer une
dernière fois les acteurs de la vie de Roch. Ce fut avec une certaine tristesse
qu'il fallut faire le dernier discours, celui du remerciement pour la réussite
des festivités du 150ème anniversaire de la construction de la
chapelle Saint Roch. Puis, il fallut faire les comptes avec la trésorière de
l'association, pour découvrir que nous rentrions dans nos frais. Pendant ce
temps, la troupe de Decazeville découvrait la "Venise du Nord".
Balades à pied et en canot étaient au programme. Le vice-président, ainsi que
Blaise qui avait joué dans la représentation, avaient accompagné nos amis de
Decazeville.
Le mardi 22 août, la troupe
regagna l'Aveyron et ce fut les grands "au revoir", non sans un
pincement au cœur pour la troupe tout comme pour les bénévoles de
l'association. Juste avant de nous quitter, certains ont rempli le livre d'or
de la chapelle.
Il faut espérer qu'il s'agisse d'un au revoir et non d'un
adieu. De part et d'autre, le souvenir des festivités en l'honneur de Saint
Roch va rester graver dans tous les cœurs, ceux des villageois d'Hergnies, de
Decazeville et des pèlerins venus si nombreux.
Pour les bénévoles de
l'association, il fallut rendre les salles propres, restituer plats et couverts
empruntés. Ce fut sans doute des journées épuisantes pour les membres de
l'association, mais je crois de chacun d'entre nous gardera un excellent
souvenir de cette commémoration du 150e anniversaire de la
construction de la chapelle Saint Roch d'Hergnies.
Articles de la Dépêche du Midi
«Le Chemin de Roch», spectacle créé et joué par les habitants du quartier Saint-Roch, qui a vu le jour en 1988, à l'occasion de la fête paroissiale de Saint-Roch et qui a depuis été plusieurs fois repris et amélioré, va être rejoué le samedi 18 et le dimanche 19 août, à Viviers-les-Montagnes, près de Castres, à l'invitation d'une association locale.
De 1988 à 2009, il a fait l'objet de plus de 30 représentations, non seulement en Aveyron, mais notamment à Montpellier à deux reprises, à Hergnies dans le Nord, à Coazze en Italie…
Ce spectacle d'une heure trente avec plus de quatre-vingts figurants est joué sur une bande-son enregistrée avec la voix des acteurs, musique et lumière accompagnent le jeu des acteurs et lui sont indissociables.
Les acteurs amateurs sont tous des bénévoles pour la plupart originaires du quartier Saint-Roch. Ce sont des enfants, des adolescents, des jeunes, des adultes, parfois même des familles qui ont répété le spectacle et participé aux nombreuses représentations. À noter que décors et costumes ont été faits «maison», tandis que pour le son et les lumières, les bénévoles ont bénéficié de l'aide de techniciens professionnels.
Une dernière répétition a eu lieu le 14 août, en l'église Saint-Roch.
Si ce spectacle n'est pas encore prévu pour être rejoué à Decazeville, gageons que les anciens spectateurs, nostalgiques, inciteront l'association à le représenter prochainement dans notre ville.
La Dépêche du Midi
C'est un spectacle entièrement créé et joué par les habitants de Saint-Roch, quartier de Decazeville situé sur le chemin de Compostelle, qui sera présenté samedi, à 20 h 30, et dimanche, à 17 heures, en l'église des Augustins. Deux représentations proposées par l'association villefranchoise CodEurope.
Ce spectacle a vu le jour en 1988 à l'occasion d'une fête paroissiale puis a été repris, amélioré et joué une trentaine de fois à Saint-Roch et en divers lieux. Il dure environ une heure trente, regroupe plus de 80 personnes. Il est joué sur une bande-son enregistrée avec la voix des acteurs. Musique et lumière accompagnent leur jeu et en sont indissociables.
Acteurs bénévoles
Le spectacle retrace la vie de Saint-Roch de Montpellier, pèlerin au Moyen Âge. «Dans une Europe ravagée par la guerre de Cent Ans et les épidémies de peste, Roch, fils de riches marchands, choisit de donner tous ses biens aux pauvres et de partir en pèlerinage vers Rome. Sur son chemin, il rencontre la peste et par ses soins et sa prière s'opèrent de nombreuses guérisons. Considéré comme un saint déjà de son vivant, c'est pourtant méconnu de tous qu'il mourra au fond d'un cachot, à peine âgé de 30 ans.»
Les documents historiques sur sa vie sont peu nombreux. Le spectacle est soucieux de la vérité historique mais au-delà de la simple leçon d'histoire, il montre comment la vie de Roch peut interpeller chacun de nous aujourd'hui.
Les acteurs sont tous des bénévoles, pour la plupart originaires du quartier Saint-Roch de Decazeville. Des enfants, des ados, des jeunes, des adultes, des aînés, des familles… Répétitions et représentations sont aussi des moments formidables pour tisser des liens et le spectacle s'enrichit de ces échanges entre les acteurs.
D'année en année, leur jeu s'enrichit et s'approfondit, ils ne sont que des amateurs mais chacun y met tout son cœur !
Les costumes et les décors ont tous été faits maison et s'améliorent d'année en année. La troupe bénéficie pour la partie technique (son et lumière) de l'aide précieuse de techniciens professionnels. Ils mettent leur savoir-faire et les évolutions de leur matériel au service du chemin de Roch.
La Dépêche du Midi