dimanche 20 juillet 2014

Souvenirs, souvenirs : 1999, chemin de Roch par la troupe de Decazeville

Texte tiré du livre 'Historique de la chapelle Saint Roch d'Hergnies' 

L'association des Amis de Saint Roch d'Hergnies, grâce à Mme Chantal Beun, a voulu réaliser des festivités dignes pour se souvenir du remerciement des habitants d'Hergnies envers Saint Roch. Depuis plusieurs années, notre trésorière souhaitait faire venir une troupe de Decazeville.

Marie Pascal, créatrice du son, lumière et gestes "Le chemin de Roch", avait été contactée par Chantal depuis 1992, afin que la troupe puisse venir faire ce spectacle à Hergnies. Tout put se concrétiser pour le 150e anniversaire, le groupe viendrait.

En septembre 1998, le projet fut présenté lors de l'assemblée générale et, après quelques hésitations, fut accepté. Certes le problème financier restait l'obstacle majeur. Il fut décidé également de réaliser un rallye vélo afin de découvrir notre patrimoine local et ainsi pouvoir récolter déjà des fonds pour financer le "son, lumière et gestes"...

...Chantal Beun prit son bâton de pèlerin et alla de porte en porte, en demandant des dons aux hergnisiens. Dans tous les cas, elle fut bien reçue et les dons furent conséquents. Chantal travailla aussi, avec l'aide du Parc naturel régional Scarpe Escaut, à l'élaboration d'une brochure sur le recensement de toutes les chapelles Saint Roch dans le Parc naturel régional. Quant au président, il fit tous les courriers administratifs nécessaires pour les autorisations, les demandes de subventions. M. Schneider, maire d'Hergnies, nous a aidés à la rédaction des demandes de subventions. Malheureusement, les seules subventions accordées furent celles de la mairie d'Hergnies ainsi que celles de la paroisse. Il fallait maintenant compter sur le rallye vélo et sur les dons lors des représentations. Le rallye vélo eut lieu le 2 mai 1999 et nous permis de rentrer dans nos frais. Peu de personnes se présentèrent ce jour-là, mais le rallye fut un grand moment de rencontre et de redécouverte des environs d'Hergnies dans le pays de Condé. 

Quelques jours avant les cérémonies du 150ème , il fallait préparer l'accueil de la troupe de Decazeville. De nombreux bénévoles se joignirent à l'association pour réserver un très bon accueil aux soixante bénévoles du Sud-Ouest de la France. L'association devaient se charger de les nourrir au petit déjeuner et au dîner et Emmaüs le midi. Le mercredi 18 août, la télévision "France 3" vint faire un reportage sur la dévotion pour Saint Roch et sur l'historique de la chapelle. Le Président de l'association H. Seguet et M. André Marlier furent interviewés. Le reportage passa à la télévision le samedi soir.


Quelques personnes s'occupant de l'éclairage et de la sonorisation arrivèrent le jeudi 19 août pour préparer le "son, lumière et gestes" en installant les décors et tout le nécessaire pour la réussite du spectacle. Ils furent hébergés chez quelques habitants d'Hergnies.

M. Vercaigne, conseiller municipal, s'est fortement investi pour que les festivités soient réussies par son aide précieuse et qui a consacré beaucoup de son temps. Les services techniques et l'association Hergnies Emploi Solidarité ont, quant à eux, monté chapiteaux, estrades, transporté des chaises… L'église a été nettoyée, cirée et les vitraux furent recouverts afin que l'église soit sombre pour que le spectacle "son, lumière et gestes" soit réussi. 

La troupe arriva le vendredi matin, déjeuna et allèrent porter leurs bagages à la salle omnisports d'Hergnies, prêtée généreusement par la mairie d'Hergnies. dans l'après-midi, eut lieu la répétition dans l'église et il y eut quelques enfants du village qui se joignirent à la troupe pour participer au chemin de Roch. La statue de Saint Roch fut amenée à l'église pour y être installée sur son brancard et en fin d'après-midi, Saint Roch fut fleuri comme chaque année. 

Le samedi à 15 h 00, la première représentation de la vie de Roch eut lieu dans l'église Saint Amand d'Hergnies rénovée. La foule fut nombreuse et emplit environ les trois quarts de l'église. Le président de l'association présenta le spectacle en donnant quelques recommandations. Pendant deux heures, la vie de Roch de Montpellier fut retracée et invitait chacun de nous à se mettre en chemin sur les pas du saint guérisseur. Un bébé d'Hergnies, né durant l'année, joua le rôle de Roch nourrisson. Quelques enfants du pays participèrent comme figurant ou acteur lors de la représentation.

 

Les acteurs jouèrent avec tant de convictions qu'on ne pouvait pas rester insensible à ce merveilleux spectacle. La statue de Notre Dame du Sourire fut installée dans le chœur de l'église et joua aussi un rôle : celui de Notre Dame des Tables. Mise en valeur par un décor somptueux et un éclairage judicieux, Notre Dame du Sourire fut si resplendissante et d'une si belle beauté que pour les hergnisiens, Elle apparut comme personne ne l'avait jamais vue. A la fin de la représentation, le public a applaudi et s'est levé pour féliciter la troupe de Decazeville.




Le soir, la représentation eut le même succès et le public était encore plus nombreux que l'après-midi et à la fin du spectacle, la foule applaudit et se leva pour faire une ovation à ce chemin de Roch joué avec tant de ferveur et de conviction. M. le maire fut présent et fut tout aussi enthousiasmé que la foule. Il faut dire aussi que l'église avait revêtue sa plus belle parure par cette couleur ivoire qui recouvrait désormais les murs du sanctuaire, et mettait le "son, lumière et gestes" en valeur. 

Les hergnisiens furent eux-mêmes émerveillés de voir notre église si magnifique, si accueillante. Jamais l'église d'Hergnies fut aussi belle, mémoire d'hergnisiens !. M. le curé de Bonsecours vint à la représentation et découvrir, comme il me le dit, la vie de Roch de Montpellier. 

Le dimanche 22 août, commencèrent les cérémonies en l'honneur de saint Roch. A 10 h 30, en l'église Saint Amand d'Hergnies, eut lieu une conférence sur les saints guérisseurs de Picardie donnée par M. Jean Louis Dubart. Une quarantaine de personnes fut présente et écouta avec beaucoup d'intéressements. Une soixantaine de diapositives fut présentée nous faisant découvrir les différents saints thaumaturges de Picardie et de Belgique ainsi que leur invocations. 

A 16 h 00, eut lieu la messe en l'honneur de Saint Roch pour la famille Pouille-Défernez et pour le Père Fabien Carlier. L'église était comble, si bien que le premier magistrat de la ville, ainsi que sa femme durent s'installer dans le fond de l'église. Jamais l'église d'Hergnies ne fut aussi remplie pour les cérémonies en l'honneur de Saint Roch. L'abbé Leclercq, curé d'Hergnies, célébra la messe. Puis la procession se forma pour se diriger au son des cantiques. et des prières vers la chapelle Sainte Anne, au son des trois cloches de l'église d'Hergnies. 

De nombreuses bannières ouvraient le cortège, ainsi que la relique de Saint Roch prêtée par le carmel de Douai qui fut portée précieusement par M. André Marlier. Sur le parcours de la procession, des personnes avaient mis soit des roses sur le trottoir, ou avaient confectionné des petits autels sur les rebords des fenêtres avec de nombreuses statues. Le cortège s'arrêta à la chapelle Sainte Anne où cantiques et prières s'élevèrent vers la statue de la mère de la Vierge Marie. Puis la procession reprit sa marche et quatre nouveaux porteurs issus de la troupe de Decazeville portèrent la statue de Saint Roch. Le cortège passa par le monument aux morts (changement de porteurs), lieu où s'élevait autrefois l'ancienne chapelle sainte Anne et démolie en 1906 et il y eut un reposoir à la chapelle Notre dame de Lourdes, rue Louis Hellin. 

La procession se dirigea vers la chapelle, entièrement repeinte par l'association Hergnies Emploi Solidarité,. Dans la pâture, une foule importante attendait l'arrivée de la statue de Saint Roch. Les quatre porteurs de Decazeville eurent l'honneur de ramener notre saint guérisseur vers sa demeure. La statue fut déposée à côté des pains de Saint Roch. 

Ce fut le temps des discours, à commencer par le président de l'association qui remit à Mme Marie Pascal, responsable de la troupe, une statue de Notre Dame du Bon Accueil, pour les remercier de s'être déplacée jusqu'à Hergnies (865 km séparent Hergnies de Decazeville), mais également une photo de Saint Roch et enfin un pain béni de Saint Roch pour toute la troupe. Prières et litanies furent récitées avec beaucoup de ferveur par les pèlerins. Puis dans son intervention très chaleureuse, M. Jacques Schneider prit la parole. Il rapprocha la vie de Roch de Montpellier à celle des sauveteurs libérant des décombres du terrible tremblement de terre survenue quelques jours plus tôt en Turquie et dit une phrase qui restera marqué dans nos cœurs "Notre société civile compte encore de nombreux saint Roch, ce qui reste très encourageant". Il remercia également la troupe de s'être dérangée jusqu'à Hergnies, terre du bon accueil (comme l'ont souligné les membres de la troupe de Decazeville). 

A l'intérieur de la chapelle, la relique put être vénérée et une foule importante allait faire leurs dévotions. Nombreux furent ceux qui vinrent avec des prières, soit de guérison, de protection contre les maladies, d'unité familiale, pour les proches qui n'ont pu venir… Les pèlerins se succédèrent pendant une heure pour vénérer la statue ou la relique. Certains remplirent le livre d'or ; les messages étaient toujours les mêmes : guérison, protection, message de sympathie… De nombreux cierges furent déposés près de l'autel soit sur le bougeoir ou à même le sol. On vit même des chiens qui furent mis sous la protection de Saint Roch. 

Dans la pâture transformée pour l'occasion en lieu de rencontres et de prières, la foule put écouter la chorale "A Cœur Gai" dirigée par M. Biesbrouck Jean, qui interpréta de nombreux morceaux de musique instrumentale, puis vint le tour de la jeune fanfare d'Hergnies. 

Tout comme en 1849, " Un soleil à demi voilé, dans un ciel pur toutefois, laissait tomber sur le cortège cette lumière douce qui donnait à tous les objets une teinte des plus agréable", il y eut à la fin des cérémonies, à le même temps qu'il y a 150 ans. Je crois que nous avons pu fêter avec dignité et souvenir ce 150ème anniversaire, la foule fut nombreuse, peut-être pas autant qu'en 1849, mais nous sommes à la fin du XXème siècle, époque d'égocentrisme et de matérialisme, mais il faut penser que notre futur ne pourra qu'exister qu'avec notre passé.

Vers 21 h 00, eut lieu la dernière représentation de la vie de Roch, une fois de plus, l'église fut remplie encore plus que les deux représentations précédentes. Le président de l'association présenta une dernière fois la troupe de Decazeville et le message qui y était donné. La foule applaudit ce discours et le son, lumière et gestes remporta un immense succès. A la fin du spectacle, Chantal Beun reçut une ovation triomphale pour son opiniâtreté à décider la troupe de Decazeville à venir dans le Nord de la France. Une fois de plus, on vit des personnes ayant larme à l'œil, tant cette représentation ne pouvait pas laisser indifférent le spectateur. Saint Roch a vraiment été vénéré avec beaucoup de ferveur et, comme en 1849, qu'Il protège notre ville d'Hergnies, qu'Il nous épargne de tout fléau. 

 

















Le lundi 23 août, la troupe de Decazeville prit le chemin de la Belgique pour visiter la ville de Bruges. Ce fut pour le président de l'association, le moment de d'aller saluer une dernière fois les acteurs de la vie de Roch. Ce fut avec une certaine tristesse qu'il fallut faire le dernier discours, celui du remerciement pour la réussite des festivités du 150ème anniversaire de la construction de la chapelle Saint Roch. Puis, il fallut faire les comptes avec la trésorière de l'association, pour découvrir que nous rentrions dans nos frais. Pendant ce temps, la troupe de Decazeville découvrait la "Venise du Nord". Balades à pied et en canot étaient au programme. Le vice-président, ainsi que Blaise qui avait joué dans la représentation, avaient accompagné nos amis de Decazeville.

Le mardi 22 août, la troupe regagna l'Aveyron et ce fut les grands "au revoir", non sans un pincement au cœur pour la troupe tout comme pour les bénévoles de l'association. Juste avant de nous quitter, certains ont rempli le livre d'or de la chapelle. 

Il faut espérer qu'il s'agisse d'un au revoir et non d'un adieu. De part et d'autre, le souvenir des festivités en l'honneur de Saint Roch va rester graver dans tous les cœurs, ceux des villageois d'Hergnies, de Decazeville et des pèlerins venus si nombreux. 

Pour les bénévoles de l'association, il fallut rendre les salles propres, restituer plats et couverts empruntés. Ce fut sans doute des journées épuisantes pour les membres de l'association, mais je crois de chacun d'entre nous gardera un excellent souvenir de cette commémoration du 150e anniversaire de la construction de la chapelle Saint Roch d'Hergnies.






 Articles de la Dépêche du Midi



«Le Chemin de Roch», spectacle créé et joué par les habitants du quartier Saint-Roch, qui a vu le jour en 1988, à l'occasion de la fête paroissiale de Saint-Roch et qui a depuis été plusieurs fois repris et amélioré, va être rejoué le samedi 18 et le dimanche 19 août, à Viviers-les-Montagnes, près de Castres, à l'invitation d'une association locale.
De 1988 à 2009, il a fait l'objet de plus de 30 représentations, non seulement en Aveyron, mais notamment à Montpellier à deux reprises, à Hergnies dans le Nord, à Coazze en Italie…
Ce spectacle d'une heure trente avec plus de quatre-vingts figurants est joué sur une bande-son enregistrée avec la voix des acteurs, musique et lumière accompagnent le jeu des acteurs et lui sont indissociables.
Les acteurs amateurs sont tous des bénévoles pour la plupart originaires du quartier Saint-Roch. Ce sont des enfants, des adolescents, des jeunes, des adultes, parfois même des familles qui ont répété le spectacle et participé aux nombreuses représentations. À noter que décors et costumes ont été faits «maison», tandis que pour le son et les lumières, les bénévoles ont bénéficié de l'aide de techniciens professionnels.
Une dernière répétition a eu lieu le 14 août, en l'église Saint-Roch.
Si ce spectacle n'est pas encore prévu pour être rejoué à Decazeville, gageons que les anciens spectateurs, nostalgiques, inciteront l'association à le représenter prochainement dans notre ville.
La Dépêche du Midi







C'est un spectacle entièrement créé et joué par les habitants de Saint-Roch, quartier de Decazeville situé sur le chemin de Compostelle, qui sera présenté samedi, à 20 h 30, et dimanche, à 17 heures, en l'église des Augustins. Deux représentations proposées par l'association villefranchoise CodEurope.
Ce spectacle a vu le jour en 1988 à l'occasion d'une fête paroissiale puis a été repris, amélioré et joué une trentaine de fois à Saint-Roch et en divers lieux. Il dure environ une heure trente, regroupe plus de 80 personnes. Il est joué sur une bande-son enregistrée avec la voix des acteurs. Musique et lumière accompagnent leur jeu et en sont indissociables.
Acteurs bénévoles
Le spectacle retrace la vie de Saint-Roch de Montpellier, pèlerin au Moyen Âge. «Dans une Europe ravagée par la guerre de Cent Ans et les épidémies de peste, Roch, fils de riches marchands, choisit de donner tous ses biens aux pauvres et de partir en pèlerinage vers Rome. Sur son chemin, il rencontre la peste et par ses soins et sa prière s'opèrent de nombreuses guérisons. Considéré comme un saint déjà de son vivant, c'est pourtant méconnu de tous qu'il mourra au fond d'un cachot, à peine âgé de 30 ans.»
Les documents historiques sur sa vie sont peu nombreux. Le spectacle est soucieux de la vérité historique mais au-delà de la simple leçon d'histoire, il montre comment la vie de Roch peut interpeller chacun de nous aujourd'hui.
Les acteurs sont tous des bénévoles, pour la plupart originaires du quartier Saint-Roch de Decazeville. Des enfants, des ados, des jeunes, des adultes, des aînés, des familles… Répétitions et représentations sont aussi des moments formidables pour tisser des liens et le spectacle s'enrichit de ces échanges entre les acteurs.
D'année en année, leur jeu s'enrichit et s'approfondit, ils ne sont que des amateurs mais chacun y met tout son cœur !
Les costumes et les décors ont tous été faits maison et s'améliorent d'année en année. La troupe bénéficie pour la partie technique (son et lumière) de l'aide précieuse de techniciens professionnels. Ils mettent leur savoir-faire et les évolutions de leur matériel au service du chemin de Roch.

Texte de l’abbé POUILLAUDE, Curé d’Hergnies en 1849. Archives de l’église Saint Amand d’Hergnies



 En 1849, notre village fut touché par une épidémie de choléra. L'abbé POUILLAUDE, alors curé de la paroisse d'Hergnies, proposa de réciter une neuvaine en l'honneur du saint guérisseur pour le 11 juillet à l'effet d'obtenir la cessation du fléau. "Une estrade superbe destinée à recevoir l'ancienne statue de Saint Roch et à l'offrir pendant neuf jours à la vénération des fidèles, fut déposée en avant du chœur près de la balustrade.

Deux exercices publics furent donnés chaque jour pendant la neuvaine ; l'un à six heures du matin, l'autre à huit heures le soir. Au premier, on chantait après la première messe les litanies à la sainte Vierge, puis tout le clergé allait processionnellement à l'autel Saint Roch.

Le célébrant encensait la statue du saint et on terminait par l'antienne et l'oraison en son honneur. Au second exercice, j'ai d'abord pour inciter la dévotion des fidèles, lu, en deux fois la vie de Saint Roch tirée des exercices de piété…

Après la lecture on récitait auprès de la statue de Saint Roch les litanies des saints et toutes les prières qui suivent (en français) puis on chantait l'antienne et l'oraison propre du saint, on encensait la statue et enfin on allait terminait l'exercice par la bénédiction du saint Sacrement au chant du Parce Domine.

La neuvaine a été bien suivie, l'église regorgeait de monde à chaque exercice, surtout à celui du soir. Saint Roch ne resta pas sourd à l'appel des hergnisiens qui l'invoquaient. "Une chose bien remarquable et surtout bien consolante, c'est qu'à dater de l'ouverture de la neuvaine nous n'avons pas eu, pendant trois semaines, un seul cas de choléra. Depuis lors jusqu'au 15 septembre, nous avons bien eu à la vérité, plusieurs cas et quelques morts, mais qui ne présentaient plus les caractères alarmants qu'offrait l'épidémie à son début."

L'abbé POUILLAUDE proposa l'achat d'une nouvelle statue; "On a vu plus haut qu'avant l'invasion du choléra à Hergnies. J'avais fait une quête à l'église pour la restauration de l'ancienne statue de Saint Roch et que cette quête avait rapporté 29 F. Voyant les habitants si bien disposés pendant la neuvaine, je leur proposais quelque chose de mieux : c'était de faire offrande à Saint Roch d'une nouvelle statue mais plus grande et plus belle que l'ancienne. A cet effet, j'ai fait placer un plat sur l'autel de Saint Roch et exhorté les fidèles à y aller déposer leurs dons. 49 F ont été ainsi recueillis pendant la neuvaine."

"…Mais sur ces contrefaits, voilà qu'une proposition bien autrement importante, émise par monsieur le maire DOFFENIES, circulait dans tout le village. Il s'agissait de bâtir une chapelle à Saint Roch. J'allai trouver M. le maire pour savoir de lui si ces bruits avaient quelques fondements et j’appris avec joie, que non seulement ils étaient fondés mais même que M. le maire était disposé à faire en personne une souscription dans tout le village pour l'érection de la chapelle. En conséquence à l'instruction de la clôture de la neuvaine, j'annonçais le dessin de bâtir une chapelle et l'ouverture d'une souscription.

Dès le lendemain matin, vendredi 20 juillet, M. DOFFENIES accompagné de M. le vicaire se mit en à parcourir le marais à bosser et le long marais, M. JURION (charron) et M. Henri DURIEUX allèrent au Rieu-de-Condé, pour moi et M. SINAF le tour de la place. En moins de deux jours, notre souscription terminée montait avec les dons pour la statue de Saint Roch à la somme de sept cents dix francs soixante quinze centimes (710,60 F).

Pour amener tout mon monde, j'annonce qu'il faut que la chapelle soit terminée pour le 16 du mois d'août, jour de la fête de Saint Roch, pour que rien ne manque à la réalisation d'une si belle entreprise. J'irai, pendant que les fermiers s'empresseront d'amasser les matériaux nécessaires, j'irai, dis-je, à Lille pour faire l'acquisition d'une statue de Saint Roch. J'achetai en effet dans ce voyage la belle statue que nous avons, chez DAMMANN pour la somme de 160 F.". Mais il fallait d'abord trouver un lieu pour édifier la chapelle, lieu devant se trouver sur le passage des processions.

De plus tous les transports de matériaux, toutes les pierres, tout le bois excepté le chêne, douze mille briques environ, ainsi que la main d'œuvre (ouvriers maçons, maréchal, charpentier, menuisier) ont été promis à titre gratuit. Nous pouvons donc commencer un bel ouvrage avec la certitude d'avoir les moyens de la terminer.

L'emplacement de la chapelle restait le problème pour que l'œuvre de tout village puisse s'accomplir. Mais comme dans toute belle entreprise, des complications apparaissent : où allait-on ériger la chapelle ?  …

C'est alors que la famille POUILLE-DEFERNEZ offrit donc le terrain situé, aujourd'hui "Rue Carpeaux" (anciennement Rue Saint Roch) où se trouve toujours la chapelle Saint Roch. "

"Pourvu d'un beau terrain, d'une belle statue de Saint Roch et de matériaux suffisants, je posai la première pierre le lundi au matin 30 juillet et tous les ouvriers, les fermiers me secondèrent, si  bien quelle fut terminée en douze jours de travail, c'est-à-dire le quatorze du mois d'août et bénite, comme je l'avais annoncé, le 16 du même mois, jour de Saint Roch."

Le jour de la Saint Roch, dès quatre heures du matin, une foule remplie d'enthousiasme s'occupait à tresser des guirlandes de fleurs, à élaborer des arcs de triomphe, à chercher des branches couvertes de feuillage, à les planter comme des haies vives, tout cela pour embellir les voies du passage de la procession.

"La bénédiction de la statue de Saint Roch et de la chapelle ne devait avoir lieu qu'à quatre heures de l'après-midi mais pour rendre la fête complète et pour attirer la bénédiction de Dieu sur la paroisse, j'ai voulu chanter à dix heures du matin une messe très solennelle.

M. le curé de Château l'Abbaye et M. le Vicaire d'Hergnies y ont fait diacre et sous diacre. L'église était tellement pleine de peuple que M. le doyen de Notre Dame de Valenciennes m'a dit avoir eu peine à pénétrer jusqu'au chœur.

A peine trois heures de l'après-midi avaient-elles sonné que déjà une multitude envahissait l'église et déjà une demi-heure avant les vêpres, une foule deux fois plus nombreuse que celle qui avait pu pénétrer dans l'intérieur de l'église stationnait sur son pourtour. Les personnes étaient entassées, empaquetées, l'air était si échaudé qu'on étouffait, le cœur faillissait à bien des personnes."

Pour abréger une situation si pénible, on ne chanta que le premier psaume des vêpres et le Magnificat puis le doyen bénit la statue de Saint Roch. L'Abbé POUILLAUDE fit un sermon qui fut écouté avec un recueillement vraiment admirable même de ceux qui étaient hors de l'église. Aussitôt après le sermon, la procession défila non sans peine au milieu d'une foule trop compacte pour la laisser libre dans ses mouvements. Ce n'est qu'arrivée sur la place qu'elle put s'étendre et se développer à son aise.

"Alors elle présenta en des plus beaux, des plus majestueux, des plus religieux et des plus touchants spectacles que puisse contempler un chrétien, qu'on se figure lumineuse place d'Hergnies littéralement couverte d'une multitude, revêtue des plus beaux habits de fête, mais priant, mais recueillie et contemplant avec admiration la belle distribution et la marche solennelle de la procession qui la traversait en l'emmenant avec elle : huit bannières dont quatre rouges et quatre blanches, flottaient chacune devant, autant de statues de Saints comme pour leur servir d'étendards, les statues reflétaient au loin l'éclat de l'or dont elles sont recouvertes, tous les objets pieux portés par des hommes, des jeunes gens, des jeunes filles choisis parmi les familles les plus honorables du village ; marchaient devant la nouvelle statue de Saint Roch.

Pour moi, il me semblait alors que le ciel avait déporté plusieurs de ses habitants pour venir faire escorte au héros de notre fête, Saint Roch, et l'aller mettre en possession du monument qu'on venait d'ériger en son honneur".

On voyait encore devant la statue de Saint Roch, un groupe de jeunes filles revêtues de robes et de voiles blancs portaient en cérémonie, chacune un des objets donnés en présent à la nouvelle chapelle : une nappe et une garniture d'autel, neuf globes en verre, autant de beaux bouquets et de vases en porcelaine dorée, quatre chandeliers, en tout, trente pièces différentes.

Les maçons d'Hergnies, en récompense de leur courage et de zèle à bâtir la chapelle, avaient l'insigne honneur de porter la nouvelle statue et s'acquittaient de leur charge avec beaucoup de dignité. Un nombreux clergé composé de trois doyens, neuf prêtres, trois séminaristes venait ensuite, chantant des psaumes et enfin le conseil municipal fermait, avec la gravité qui lui convient, cette imposante marche.

Un soleil à demi voilé, dans un ciel pur toutefois, laissait tomber sur le cortège cette lumière douce qui donnait à tous les objets une teinte des plus agréables. L'air des plus sereins donnait un souffle si léger qu'il balançait à peine mollement les bannières comme pour faire un charme, de plus en montrant les doux reflets de la soie, tout en permettant à la voix du clergé de porter dans tous les cœurs les sons de la prière et à la belle cloche du village d'annoncer au loin le bonheur de ses habitants.

Lorsque la chapelle fut bénie, la statue de Saint Roch et tous les dons qu'on lui avait offerts, furent déposés sur son autel. Un chœur de jeunes filles du village formé par les soins de M. DELCOURT de PERUWELZ et accompagné de six à huit instruments exécutèrent en trois parties un beau cantique en l'honneur de Saint Roch et la procession se remit en marche vers l'église pour y recevoir la bénédiction du Très Saint Sacrement après quoi tout le monde se retira joyeux et édifié. Il était six heures et demie du soir. Jamais les habitants d'Hergnies qui ont été témoins de cette auguste cérémonie n'en perdirent le souvenir."








Cérémonies en l'honneur de Saint Roch d'Hergnies 2014 - 165e anniversaire de la construction de la chapelle Saint Roch d'Hergnies.


Le relais d’Hergnies et l’adaroch vous invitent aux cérémonies en l’honneur de Saint Roch qui auront lieu du samedi 30 au dimanche 31 août 2014.

Le samedi soir, à partir de 20h30, un rendez-vous est fixé à la chapelle Saint Roch pour amener en procession la statue et la relique de Saint Roch vers l’église Saint Amand d’Hergnies. Le parcours passera par la rue Carpeau et par la rue Faidherbes pour rejoindre l’église. 

Les enfants accompagneront la statue du saint avec des petits lumignons. Un petit temps de prière sera offert à Dieu à l’intention de tous les malades, les chrétiens d’Orient persécutés et à toutes nos intentions. Ce temps de prière sera préparé par les catéchistes et l’adaroch. 

Durant ce temps de prière d'une durée d'une demie heure, un diaporama sur la vie de saint Roch sera projeté. Vers la fin de ce temps de prière, le pain de Saint Roch des enfants sera partagé. Pour celles et ceux qui le souhaitent, ne voulant pas participer à la procession, l'église sera ouverte dès 20h00. 

Le dimanche 31 août, à 15h00, en l’église Saint Amand d’Hergnies aura lieu la messe en l’honneur de Saint Roch. La cérémonie religieuse sera présidée par l’abbé Christophe DECHERF, notre doyen et la prédication sera assurée par le chanoine Michel RIMAUX. 

Les enfants de la paroisse et de l’ACE seront présents en cette fin de vacances. Pour entamer la nouvelle rentrée scolaire, nous demanderons aux prêtres présents de les bénir.

À l’issue de la célébration religieuse, la procession se mettra en place pour parcourir les rues d’Hergnies avec les bannières, la statue et la relique de Saint Roch. Deux reposoirs sont prévus durant la procession.

Le premier est prévu à la chapelle Notre Dame de Lourdes, très bel oratoire de la fin du 19e siècle, bâti en remerciement à Notre Dame suite à une guérison miraculeuse d’un habitant d’Hergnies parti à Lourdes. Nous prierons pour tous nos malades, les pauvres, les détenus, nos frères chrétiens d’Orient en ce jour de la fête en l’honneur de Saint Roch. 

Le second reposoir aura lieu à la chapelle Saint Roch, bâtie en quelques jours en 1849 par les habitants d’Hergnies en remerciement de la fin de l’épidémie de choléra qui sévissait dans la région, suite à une neuvaine. À côté de l’oratoire, dans la prairie, les pèlerins seront invités à suivre les litanies et les prières en l’honneur de Saint Roch. 

Les prêtres béniront les pains de Saint Roch, les objets religieux et les animaux de compagnie (bénédiction demandée par notre archevêque François GARNIER, lors de sa venue en 2009 à Hergnies pour le pèlerinage de Saint Roch).

Un grand merci au relais d’Hergnies, aux prêtres de la paroisse Saint François en Val d’Escaut, au chanoine Michel RIMAUX pour sa venue, à la chorale, à l’organiste, aux catéchistes, aux enfants du KT et de l’ACE (Christiane), aux membres de l’adaroch et à toutes les personnes qui, de près ou de loin, participent à la préparation et à la réussite de ce pèlerinage. 

L'ensemble des cérémonies en l'honneur de Saint Roch sera dédié au souvenir de l'abbé Jean DUBREUCQ qui a rejoint la maison du Père cette année. 

Nous comptons sur votre présence dès le samedi soir ainsi que dimanche et n'oubliez pas qu'il est prévu la bénédiction des animaux de compagnie.